Volkrange, une architecture en évolution, du XIII ème à nos jours.
A l'origine un seul pont, et même un pont-levis, enjambait le fossé au Nord, à l'endroit même de celui en service actuellement. Au XIXe siècle, une passerelle fut rajoutée sur la rive Sud, encore visible sur les clichés du début du XXe siècle.
La façade donnant sur les douves, côté Ouest, est la partie la plus ancienne ainsi que la tour qui la flanque à son angle Nord-Ouest, qui prend pied dans les douves. Ces deux éléments datent de l'érection du monument au XIIIe siècle. La façade est percée sur ses trois niveaux de sept ouvertures du XVIIe et du XIXe siècle. La tour est percée par des ouvertures bien plus anciennes et une seule grande fenêtre du XIXe vient éclairer le premier niveau.
Les ouvertures les plus anciennes sont trois baies rectangulaires, encadrées par deux corbeaux en pierre, afin de soutenir un volet en bois. Ses ouvertures assuraient la défense jusqu'au pied de la tour. Système de défense simple, caractéristique du XIIIe et XIVe siècle, il doit être contemporain à la tour.
Le second niveau est percé par 3 canonnières à redans datant du XVIe siècle et montre l'évolution du système défensif de la maison forte et l'utilisation de l'artillerie dans la protection du monument. Aucune de ses trois pièces ne communiquaient entre elles, et, encore actuellement, on ne peut y accéder que par les niveaux du bâtiment principal.
Côté cour, la tour Sud-Ouest renferme un escalier à vis à noyau central desservant les différents niveaux. Les toitures de ces deux tours ont été réalisées en poivrière, ainsi que le corps de logis composé d’un haut toit à croupe. Celles-ci ont été entièrement restaurées en 1990.
La façade sud est animée d'une paire de trois percements au premier et deuxième étage, il s'agit de fenêtres à meneaux de style renaissance, réalisées à la fin du XIXe siècle.
Trois corbeaux sont visibles, deux flanquant le linteau de la porte de la tour et un troisième au même niveau sur la façade Sud. Ils étaient utilisés pour supporter un toit d'un appentis à proximité des anciennes serres, encore visible sur les photos du début du XXe siècle.
La façade principale, tournée vers l'Est, prend le jour par neuf ouvertures sans ordre, deux paires de fenêtres à meneau, du même style que sur la façade Sud. Deux grandes baies XVIIe encadrent une ouverture plus étroite du XIXe siècle comme celles du rez-de-chaussée.
Deux portes permettent de pénétrer à l'intérieur de l'édifice, l'entrée la plus ancienne datant de la fin du XVIIe siècle, à pilastres, à droite d'une entrée rajoutée: pastiche de style roman, percée d'un trilobe et de chapiteaux rappelant le style corinthien.
A l'angle Nord-Est, on remarque l'amorce d'un arc où venait reposer le pont-levis une fois relevé. Une encoche, a été rajoutée ultérieurement, elle permettait d'engager une poutre afin de bloquer la porte principale de la maison forte.
L'intérieur du bâtiment présente une distribution des pièces très simple. Au rez-de-chaussée, dans la partie Nord, deux petites pièces orientées Nord-Sud sont accessibles par la porte de droite de la façade principale. Il s'agit des salles les plus anciennes puisque la voûte sur croisées date du début du XVIe siècle.
Elles sont réparties en deux travées dans la première salle et en trois travées reposant sur des culots dans la seconde pièce. La décoration de cette dernière est plus riche car les voûtes possèdent des clefs décorées de trèfles, de grappes de raisins et de blasons. Cette pièce donne sur la tour Nord-Ouest, qui ne permet pas les communications avec les étages supérieurs. Elle est voûtée, uniquement à ce niveau.
Une seule salle de grande dimension occupe le premier étage, son plafond à la française et sa cheminée datant du XVIIe siècle, lui donne beaucoup de majesté. Lors de la restauration de ce local, l'emplacement d'une cheminée originelle est apparu contre le mur Nord. Le deuxième étage, très semblable à l'étage inférieur, dessert le pigeonnier dans la tour Nord-Ouest.
Il a été en partie restauré et possède un mât tournant, élément rare dans la région, celui-ci permettait d'accéder sans difficulté aux très nombreux boulins qui ornaient cette haute pièce.