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Atelier d'enluminure au château de Volkrange

 

L'Enluminure

Scribe enlumineur

Le  terme « Enluminure » est créé au début du XIIIème siècle et provient du latin illuminare, signifiant donner la lumière. Il s’agit de mettre en lumière le texte par l'intermédiaire de l'image, de la couleur et de l'or.

 

HISTORIQUE

Les premiers livres sont écrits et illustrés à la main. Seule une certaine élite sait lire et ceux qui maîtrisent l’art de l’Ecriture sont dotés d’un certain prestige.

Celui qui sait communiquer par l’Ecriture détient un certain pouvoir.

A partir du 3ème millénaire avant J.C,  on utilise pour les premières écritures alphabétiques différents supports : le bois, la pierre, la cire, les tablettes d’argile...

Dans l'Antiquité, une grande partie de la littérature fut consignée sur des rouleaux. Le papyrus, bon support pour l'image et le texte mais trop fragile, est remplacé progressivement par le parchemin (peau de mouton en général). Ce matériau est inventé à Pergame au IIe siècle avant J.C.pour pallier à l’interdiction émise par le pharaon d’exporter le papyrus hors d’Egypte. 
Au IIIème siècle, le rouleau cède la place au codex (livre); les feuilles plates du parchemin rendent son utilisation plus pratique : on tourne les pages séparées, lues, l'une après l'autre.

Le codex est fait de parchemin (peaux de chèvre ou agneau, peau de veau mort-né, nommée vélin). Le prix d’un seul ouvrage est très élevé à cause du nombre de peaux de bêtes nécessaire à sa confection. Il est aussi relié à la main avec des matières telles que le cuir, le métal, l’ivoire et les pierres précieuses.

Au Moyen-Age, le livre, considéré comme sacré car il exprime la parole divine, nécessite qu’on lui confère un certain raffinement. Le besoin de donner un aspect précieux au texte amena la création de l'enluminure qui est indissociable de la calligraphie car l'image met en valeur le texte. L'image venant expliquer le texte aux illettrés. Elle apparaît au VIe et décline avec le développement de l'imprimerie, au XVIe siècle. Le parchemin assez résistant supporte la pose de l’or et des couleurs.


Tout commence avec la lettrine, une initiale agrandie et ornée qui marque le début du paragraphe. Elle s’agrandit pour recevoir l’illustration du  texte sous forme de miniature. Ce terme vient de minium. Il désigne un oxyde naturel de plomb donnant une poudre rouge qui servait  à cerner les contours du dessin. Par la suite, les bordures s’ornent de compositions décoratives, le style celte en est un parfait exemple. Les scènes peuvent même illustrer toute la page.

Page du manuscrit 

Jusqu’au V ème siècle les scribes de l’empire gallo-romain sont des professionnels. A sa chute, ces métiers déclinent et l’Ecriture devient le monopole de L’Eglise.                                                                                                                                                                          Les moines copient les textes anciens dans les scriptoria  des  monastères.  Ils illustraient les textes religieux contenus dans les Bibles, les psautiers, les livres d'heures ainsi que quelques textes profanes.  Un livre pouvait soit être réalisé entièrement par un moine (de la conception à la reliure) ou en équipe (le calligraphe, l’enlumineur et le relieur) . Parfois des artistes itinérants pouvaient être employés afin de réaliser certaines miniatures. On peut donc  retrouver le même style de miniature dans différentes régions.
Depuis le Haut Moyen-Age jusqu'au XIème siècle la transmission de la culture, l'enseignement et la production des manuscrits sont le monopole du clergé. Les ateliers de copies, les scriptoria, sont les monastères et les écoles capitulaires. Avec le développement des Universités, dès le XIIIème siècle (comme la Sorbonne créée par le confesseur de Louis IX , Robert de Sorbon à la demande du roi pour les étudiants pauvres), la démocratisation de l’enseignement permettra la création de nouvelles structures de production du livre. Les ateliers itinérants ou sédentaires laïcs s'organisent, la spécialisation des ouvriers et la distribution des tâches vont permettre une augmentation de la cadence de production.

Le libraire est chargé de s'approvisionner en parchemins et en colorants. Il donne les textes à copier au scribe (du latin scribere signifiant "écrire") qui est employé aux écritures. Chargé de copier les textes liturgiques et les actes publics, il  passe ensuite ses écrits à l'enlumineur (illuminator ou paginator) qui les ornemente par des lettres peintes et miniatures.
Le relieur - quant à lui - intervient en bout de chaîne. Il donne la forme finale au livre en assemblant les différentes pages le composant.

Tous ces métiers sont exercés dorénavant par des professionnels laïcs. La bourgeoisie s'intéresse de plus en plus aux livres et devient mécène. De nouvelles bibliothèques sont créées. Les ouvrages vont se diversifier à travers les romans, récits en prose d'aventures imaginaires.

L’enluminure qui était un repère visuel à l’époque et un signe de puissance et de richesse est aujourd’hui considérée comme une œuvre d’art et surtout un témoignage de la vie quotidienne au Moyen-Age.

 

 

REALISATION DE L’ENLUMINURE

 

Le parchemin est utilisé comme support et fixé. Il faut commencer par tracer le motif au crayon

Tracer les contours à la plume 

Repasser les contours à l’encre noire à l’aide d’une plume ou d’un calame.


poser le mordant 

Poser le mordant  ou l’assiette à dorer à l’aide d’un pinceau. On peut repasser plusieurs couches. Le mordant est un liquide constitué de gomme ammoniaque, l’assiette à dorer est à base de plâtre éteint. Ce qui permettra de fixer l’or.

 

Pose de l’or : Couper la feuille d’or. Souffler sur le mordant à l’aide d’un petit tube pour y rapporter l’or).

Poser l'orPose de lor

Polir l’or à l’aide d’un brunissoir (outil d’agate montée sur un manche, appelé également dent-de-chien)

Préparer les couleurs :

Mélange de pigments naturels + gomme arabique + eau + jaune d'oeuf (a tempera) ou blanc d’oeuf (couleur à la détrempe)

Des  pigments d’origine naturelle : végétale (obtenus par décoction ou macération)

animale (le carmin,par exemple, qui est obtenu à partir de cochenilles écrasées), minérale (terres ou pierres écrasées).

Exemples de pigments utilisés:

Noir : noir de vignes (combustion de sarments), charbon de bois, noir de noyaux (combustion de noyaux) brou de noix...

Blanc : céruse, blanc de coquille d'œuf, craie, etc.

Bleu : lapis-lazuli, azurite...

Vert : vert d'iris, vert obtenu par oxydation du cuivre, malachite...

Rouge: carmin, minium... 

Jaune : safran (pistil de fleurs de crocus), ocres...

Brun : ocre rouge, terre de Sienne...

Mettre la couleur 

La couleur est appliquée au pinceau fin.

Puis le motif est à nouveau cerné à l’encre noire.

 

ACTIVITES DANS L’ASSOCIATION

Trois membres de l’association ont participé à des stages avec des enlumineurs professionnels leur permettant :

Liliane au travail 

- d’initier des personnes intéressées à cet art au sein de l’Association.

- d’organiser des ateliers pour enfants (à partir de 9 ans)

- de présenter l’enluminure lors de manifestations.

- de réaliser pendant 4 ans et  plus de 1800 heures de travail un ouvrage sur l’histoire de Guerlach et Irmengarde.

 

BIBLIOGRAPHIE

Brève histoire du parchemin et de l’enluminure édition Fragile coll.  Brève histoire

Découverte de l’enluminure Dessain et Tolra

Guide pratique des lettres enluminées Dessain et Tolra

La passion du livre au Moyen-Age, Histoire, Edition Ouest France

http://enlumine.org/blog/