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Un pari fou: la tapisserie de la Dame à la licorne au château de Volkrange

 

 La reproduction de la Tapisserie de la Dame à la licorne:

                             Toute une Histoire...

Durant quatre ans et environ 825 heures de travail Eugénie et Françoise deux bénévoles de l’Association des Amis du Château de Volkrange ont travaillé à la reproduction de la tapisserie dite de « la dame  à la licorne » de novembre 2003 à janvier 2007.

Deux bénévoles au travail au château de Volkrange 

Elles ont reproduit une des six pièces composant cet ensemble : « Le goût ». Elle représente  une noble dame, encadrée d’un lion et d’une licorne, à ses pieds veille son chien.  Regardant sa perruche, elle succombe au péché de gourmandise,  puisant dans le drageoir que lui tend sa servante. Dans le bas de la tapisserie, un petit singe imite et se moque de sa maîtresse car il a subtilisé une gourmandise.

 

 Reproduction de la Dame à la Licorne

 

Tapisserie dîtes aux mille fleurs : La dame à la licorne (reproduction de l'Association des Amis du château de Volkrange)

 

Remarquée en 1841 par George Sand dans le château de Boussac, alors sous-préfecture de la Creuse, cette tenture intéressa immédiatement l’inspecteur des monuments historiques Prosper Mérimée. Elle fut achetée en 1882 par Edmond Du Sommerard. Des études ont permis d'en préciser l'origine, l'iconographie et  le style. Cinq pièces illustrent chacun des sens : le goût, l’odorat, la vue, l’ouïe et le toucher. La sixième A mon seul désir se distingue des autres, sorte de conclusion philosophique, elle représente le renoncement de la part de la dame à tous les excès générés par les cinq sens.

Des animaux familiers, lapin, oiseaux, singe, habitent les fonds des tapisseries et créent un univers de rêve. Des animaux fabuleux, comme le lion et la licorne, signifiant la puissance et la pureté font partie du bestiaire médiéval. Les animaux deviennent porteurs de symboles et significations.

Ils portent des armoiries, qui ont permis d'identifier le commanditaire Jean Le Viste, puissant personnage proche du roi Charles VII. Ces tentures datent du XV ème siècle. Les cartons ont été réalisés à Paris et le tissage dans les Flandres.

Les différentes pièces composant  la célèbre Dame à la licorne, sont conservées au musée national du Moyen-Age (Thermes et Hôtel de Cluny) à Paris.

L’originale fut tissée avec de la laine et de la soie. La copie de l’association est composée de laine uniquement.

 

La tapisserie médiévale

À partir du XIVe siècle, la tapisserie s’impose dans le domaine des arts précieux. Aux côtés de la noblesse et du clergé, la grande bourgeoisie n’hésite plus à afficher sa prospérité. Elle commande elle aussi des œuvres de grand prix pour orner et réchauffer ses demeures. Elles avaient pour thème les tournois, les guerres, mais également des scènes de la vie courante.
 
Cet art se développe principalement dans le nord de l’Europe, en France septentrionale et en Flandres, près des pôles de commercialisation de la laine. Il culmine au XVe siècle : après Paris et Arras, Tournai et Bruxelles deviennent d’importants centres de production.

De nombreux artisans
En amont de la réalisation de toute tapisserie, se trouve un entrepreneur marchand. C’est lui qui reçoit la commande. Il s’occupe de l’achat des matières premières : fils de laine, de soie et, parfois même, métal précieux. Il choisit ensuite le peintre, le cartonnier, ainsi que le lissier qui va réaliser la pièce. En premier lieu, le maquettiste élabore le dessin préparatoire. Cette maquette peut être commandée à un peintre connu. Plusieurs sources d’inspiration transparaissent dans les œuvres : gravures de l’époque, enluminures et même peintures. Le cartonnier agrandit ensuite ce modèle sur un carton de dimensions semblables à celles de la future tapisserie. Il doit inverser l’image pour que, une fois tissée, l’œuvre reproduise le modèle à l’endroit. Enfin, le lissier (ou licier) réalise la tapisserie. Ils peuvent être plusieurs et sont, dans ce cas, placés sous la direction d’un maître d’atelier.

La technique

Une tapisserie résulte de l’entrecroisement, réalisé à la main sur un métier, des fils de chaîne avec les fils de trame. Le métier à tisser le plus rudimentaire consiste en un simple cadre de bois sur lequel on tend une série de fils, la chaîne.
On tire ensuite un fil de chaîne sur deux pour créer un espace vide, la foule, où un autre fil, appelé la trame, passe perpendiculairement.

 

Tapisserie en cours aux JEP de Volkrange 

 

Françoise et Eugénie ont confectionné leur tapisserie grâce à un métier conçu par Gérard. Réalisé avec les moyens du bord, il permettait de dérouler la tapisserie au fur et à mesure. Résultat des cogitations de Françoise et du savoir faire de Gérard, une barre de store roulant sur deux pièces de bois à encoches arrondies, reposant sur une table se transformaient en métier à tisser.